Les travaux artistiques que je réalise depuis un an sont en relations étroites avec mon travail de biologiste. Les ouvrages scientifiques avec lesquels je travaille constituent la source principale de mon inspiration. En effet, les planches d’identification, les guides botaniques et les collections entomologiques sont utilisés pour référencer les espèces dans l’objectif d’appréhender le vivant. Ainsi, la fonction d’inventaire joue un rôle primordial dans la compréhension de la nature, à la manière d’un lexique dans celle d’une langue. Sur la base de ce constat, l’élaboration d’un répertoire de formes prend place dans mes recherches. Ces formes agissent comme des lettres et participent progressivement au développement d’un vocabulaire. Cette phase d’apprentissage s’apparente à celle de l’écriture d’un nouveau langage et constitue une étape essentielle dans l’organisation de compositions picturales plus complexes. De ce fait, l’exercice de répétition propre à ce processus intervient naturellement dans la pratique. Des séries de planches naissent et pourront servir de référence pour explorer un champ esthétique en lien avec la littérature scientifique et la fragilité du vivant. Ma pratique repose majoritairement sur l’utilisation de l’aérographe et du scotch de masquage. Sur la base d’un même motif, l’emploi du scotch induit des irrégularités dans la délimitation des formes et donne lieu à de légères variations. En conservant l’idée de répétition, cette méthode permet de s’affranchir de la duplication, laissant cohabiter différence et ressemblance dans un même espace.

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